Etape 6 - Bulgarie : Vidin - Blagoevgrad - 387 km

02 juin - Etape 6 : Vidin – Blaevgograd (Bulgarie) - 387 km


En quittant l’hôtel ce matin, nous avons une priorité : échanger nos leis (ou rons) roumains par des Levas Bulgares. La charmante hôtesse nous indique comment se rendre dans la banque la plus proche.
Nous nous stationnons devant l’établissement. Philippe patiente près des motos, pendant que j’entre dans la banque. Un vigil m’accueille, dans un anglais parfait, me donne un ticket numéroté et m’installe côté salon en attendant qu’un guichet se libère. 1er point rassurant, je suis bien dans une banque (j’ai tiré les leçons de la veille). L’attente est assez courte malgré le monde installé et 5 minutes plus tard, le vigil m’indique le guichet qui propose le change et m’invite à le suivre. Sortie du passeport, puis sortie des billets roumains…. Oh malheur !!!, aucune banque ne reprendra de la monnaie roumaine. Il fallait les échanger en Roumanie, avant d’entrer sur le territoire bulgare ! Elle aperçoit dans mes mains des euros et me propose de les échanger contre leur monnaie locale. Les banques bulgares acceptent de changer des Euros en Levas. J’accepte de changer un billet en me disant on verra plus tard sur la route ou au pire on s'occupera du change en rentrant en France avec notre banquière. C’est à ce moment qu’une gentille dame patientant dans les sofas intervient et me propose de m’accompagner jusqu’à un bureau de change qui acceptera la transaction. Une conversation à trois se forme avec le vigil qui me confirme qu’en ville il connaît le bureau dont parle la cliente.
Pendant qu’elle termine ses opérations bancaires, je sors prévenir Philippe en pleine conversation avec le conducteur d’une voiture de société arrêté à sa hauteur. La conversation est évidemment partie des cartes placardées sur nos caisses, puis sur les qualités de nos motos comparées à celles de son Varaderro. 
Après avoir expliqué l’aide de la cliente à Philippe, nous convenons de garder nos sous roumains et je repars vers la banque remercier le vigil et la cliente de leur charmante intervention. L’heure tourne et le ciel se couvre déjà il faut que nous avancions.






Si la Hongrie et la Roumanie se parfume au tilleul, les parfums de la Bulgarie sont le seringa et l'acacia. 
Si la Roumanie est symbole de route en très mauvais état et qu'il faut se méfier des chiens errants et des plaques d'égouts manquantes, je vous conseille de visiter la Bulgarie d'abord avant de vous faire une fausse idée de la Roumanie. 
Les routes en Bulgarie sont praticables en dehors des agglomérations. En ville, la route ressemble à un champ de mines. il y a même des trous faits exprès par les ouvriers, sans signalisation aucune, pour permettre à d'autres ouvriers plus tard de les reboucher avec des plaques de goudron. Très surprenant quand on roule à 5O km/h.

Attaques de chiens Roumanie/Bulgarie : 0 - 5 ...

Nous avons parcouru 350 km à travers la campagne et les montagnes sous un ciel menaçant. 









Nous avons avalé notre déjeuner en 10 minutes chrono pour éviter l'orage dans les gorges de Vraka au Nord-Est de Sofia, mais l'orage nous a rattrapé. 

Après quelques coups de tonnerre nous avertissant de la situation à venir, nous avons continué sous les trombes d'eau et les éclairs, à avancer sur les routes de montagne déjà en très mauvais état. 
Les torrents dévalant la montagne crachaient boues rougeâtres et morceaux de roches avalés des falaises longeant le semblant de bitume. 

Dans nos scaphandres de combinaison de pluie et l'aquarium qui nous servait de casque, Nos deux petits VSTROM qu'ils avaient donc du courage, d'avancer malgré le mauvais temps... Nous avons traversé des torrents tumultueux de 30 cm de profondeur sans savoir si des trous jonchaient le sol sous cette hauteur d'eau. Les rideaux de pluie incessants bloquaient certains automobilistes craintifs sur les bas côtés de la route n'osant pas avancer sous cette tempête.
Nous traversons un village, une ile de bitume entourée d'eau rougeâtre se profile. Philippe arrête la caravane, il nous faut une pause dans cet enfer. 


Nous garons les motos et allons nous abriter sous un petit porche. 

Là un habitant passe avec un parapluie très calmement et 30 secondes plus tard, nous invite à pénétrer dans sa boutique par la porte qu'il vient d'ouvrir sur la rue. Nous dégoulinons sur le carrelage de son "Mini Leroy Merlin"; échangeons avec lui quelques mots en "bulglais : ce n'est qu'un petit orage. Ils sont beaucoup plus violents en Aout et Septembre..". Nous remercions notre hôte consterné de notre accent et de notre incapacité à prononcer correctement le Merci local : blagodaria. 
Et nous voila repartis dès que le ciel s'éclaircie. Nous avons parcouru 300 mètres avant d'arriver à un carrefour transformé en lac où des voitures ont calé en raison de la profondeur de l'eau, à moins de 20 mètres de nous, un habitant tente sans succès de retirer les plaques d'égout au bord du trottoir pour vidanger l'immense baignoire. L'eau englouti ses jambes jusqu’à mi-cuisse. Nous sommes au milieu de la route quand nous nous apercevons que la marée continue de monter. A peine le temps de faire demi-tour dans ce capharnaüm de voitures en panne ou bloquées nous nous réfugions une vingtaine de mètres plus haut décidant d'attendre que le niveau accepte de redescendre. C'est alors que deux véhicules à l'aide de leur klaxon nous invitent à les suivre dans un dédale de rues remontant le flux des torrents pour contourner l'infranchissable. L’orage a soulevé les plaques d'égouts laissant des trous béants vomissant des eaux rougies...

Plaques d'égouts : Roumanie/ Bulgarie : 0 - 5 ....

C'est encore un automobiliste qui nous signale par des grands gestes les plaques soulevées lorsque nous retrouvons l'axe principal. Merci encore : Blagodaria...
Nous arrivons à l'hôtel à Blagoevgrad sous une petite pluie (pipi de chat...) trempés comme des soupes.



Ce matin avant de quitter l'hôtel nous avions décidé de faire un peu de lessive. La chambre ce soir, ressemble à une blanchisserie tant il y a de fringues qui tentent de sécher... 


Demain il était question d'une nouvelle excursion en montagne, ils annoncent encore des orages. Il est fort probable que l'étape de demain soit tronquée... Le stage BMW de l'année dernière proposait une cession : pluie-nuit. Pffff!!! On n'en a pas eu besoin. 
Nous avons fait preuve de sans froid dans cette situation mais nous sommes conscients d'avoir eu beaucoup de chance aujourd'hui.

Une fois posés à notre hôtel, 

nous sommes descendus à pied pour visiter le centre ville, se renseigner d’où nous pouvions acheter des cartes postales. 


Une agence de voyage nous indique la poste et le kiosque fermé où il faudra s’adresser dès demain 9H00 pour acheter ces articles. La soirée est déjà entamée. 


Nous nous installons en bordure d’un torrent pour siroter une petite mousse en débriefant notre spectaculaire et quelque peu terrifiante aventure de l’après midi. Mine de rien, pendant notre conversation, la rivière en contrebas grossissait, et charriait sans doute les m3 d’eau déjà croisés quelques heures plus tôt.

Proposant une cuisine typique et locale nous avons diné sur la terrasse de notre hôtel. 

La conversation entre nous, la réceptionniste interprète et la serveuse a été mémorable. Philippe questionnant en français, je traduisais en anglais auprès de la réceptionniste qui s’exprimait en bulgare vers la serveuse. Puis la serveuse répondait à la question en bulgare, l’interprète me traduisait en anglais, et enfin Philippe obtenait ses explications. Ce petit jeu dura tout au long du repas. 

Quand à l'hospitalité des habitants nous garderons le visage des différents personnages croisés dans la journée : le vigil et la cliente dans la banque, le varéderroman, le vendeur du magasin de plomberie nous offrant un abri, l'aide des différents automobilistes nous invitant à les suivre pour contourner la zone inondée et intraversable, et celui nous indiquant les plaques d'égouts déplacées pour nous éviter l'irréparable.

Journée inoubliable : Si la Bulgarie nous bouleverse aujourd’hui c'est par le contraste entre la pauvreté de ce pays et la richesse de ses habitants.

A nos enfants : On vous aime fort fort fort et nous serons prudents demain plus encore qu'aujourd'hui.

Comments

[Minou]

olala la galère! Et donc les tenues de pluie sont efficaces? Nous faisons aussi de la moto avec Brice en version super courte et ensoleillée! Nous pensons à vous! bisosu