stage perfectionnement BMW

Pour mon anniversaire (2010) Philippe a eu l'idée d'offrir un stage pour deux personnes en perfectionnement conduite moto. A l'origine ce stage était offert à moi et à notre grande fille piquée par le même virus que son père et fraîchement détentrice de son papier rose mention "A". Ne pouvant m'accompagner en semaine au stage réservé, Philippe a décidé de suivre cette formation également.

Il avait, 6 ans auparavant, bénéficié d'un stage similaire "conduire juste moto" par le biais de son dif. mais ce dernier était axé principalement sur le freinage et les trajectoires.

voici le programme de la journée : 

9H00 : accueil autour d'un café et petits croissants, remise des équipements de la marque (pantalons, vestes, casques) flambant neufs.

9H15 : présentation individuelle des participants, du déroulement du stage, et théorie. Participe à cette journée, une petite dizaine de motards, d'horizons différents. 2 stagiaires sont ici dans un cadre purement professionnel (pilote de moto de presse, véhiculant les photographes et cameramen, en zigzaguant dans la circulation pour mieux saisir les scoop) 2 autres viennent de Belgique pour leurs loisirs avant le départ d'une aventure, 1 autre plus âgé de la région de Nice, possesseur d'une 1200RT ayant récemment chuté souhaite travailler la maniabilité au lent sur une 1200 R plus basse que la sienne pour éventuellement changer de monture par la suite. 2 jeunes pilotes sont là, suite à un accident, leur ayant fait perdre toute confiance dans un deux roues. Et nous deux en préparation à notre voyage de 2011.

9H30 : remise des machines (gloups!! philippe m'avait parlé de 800 et au final c'est sur des 1200 que le stage se déroulera)

9H40 : La pratique commence avec des exercices de gym : à vitesse lente, debout sur les cales-pied, puis à genou, puis un genou sur la selle, l'autre jambe en extension derrière soit puis debout sur la selle, puis assis en amazone... excusez moi, je suis restée à debout sur les cale-pieds, les autres exercices me semblaient infaisables. D'autres bons élèves ont fait tout le programme (suis très fière de dire qu'il était l'un des deux à tenir en amazone).

Une fois l'échauffement terminé nous passons au freinage. l'exervice consiste à passer 3 vitesses, à stabiliser à 50 km/h, puis arrivé à un repère - matérialisé par 2 cônes - de déclencher le freinage. L'objectif est de rechercher la distance de freinage la plus courte. Pour cela, on utilise les freins arrière et avant mais surtout on ne rétrograde pas, on débraye mais on ne touche pas le sélecteur. Au fur et à mesure des passages des élèves, le moniteur place des cônes, mesurant la distance d'arrêt des différents stagiaires. Au final, cette distance va être comprise entre 10 et 14 mètres selon les pilotes. 

L'exercice suivant sera l'utilisation du frein arrière seulement, et nous repassons à 50 km/h au point de freinage sans bouger ni les fesses ni les épaules (la démonstration du moniteur nous montre qu'au moindre mouvement du corps, la moto se met de travers et la chute sera difficilement évitable)

Puis nous passons au frein avant. d'abord au ralenti pour essayer de bloquer la roue avant en serrant au maximum la poignée. La moto est sur le point de lever de l'arrière. (je n'ai jamais réussi à bloquer la roue avant, non pas par peur mais par manque de force dans la main droite.)

Une fois, la conscience prise à la fois du frein arrière et du frein avant séparés, il est temps de combiner les deux, avec des vitesses de passage de plus en plus importantes. 
Le premier passage s'effectuant à 50 km/h, le deuxième s'effectue à 75 km/h et le dernier à 90 km/h. Et dès le premier passage, l'effet est net par rapport au test initial : chaque élève vient de gagner plusieurs mètres. Les 14 mètres se sont transformés en 7-8 mètres pour la plupart.

Ce même exercice est exécuté avec un passager à l'arrière pour sentir l'écrasement plus efficace mais aussi comprendre que le passager doit également resté bien droit pendant la manoeuvre.

Nous passons maintenant au contre-braquage. le même exercice que pour le rapide le jour du plateau. Je prend conscience à ce moment de mes progrès entre le jour du permis, où cette épreuve a été un calvaire pour moi et aujourd'hui. Je prend beaucoup de plaisir à faire danser ma monture autour des cônes en poussant tantôt à droite, tantôt à gauche le guidon et cela sans me soucier de ma vitesse. Que du bonheur!!! il y a eu aussi quelques exercices (pour les zouzous) à genou sur la selle pour ressentir que l'action du contre-braquage n'est qu'une histoire de poussée sur les bras.

12H30 : pose déjeuner : nous sortons en escadron pour rejoindre un courte-paille à 6 km du circuit. Ici les discussions vont s'enchainer sur les expériences de chacun, les voyages des uns, les projets des autres, les cascades, les équipements et autre gilets airbag. 

14H00 : reprise du stage : par le lent pour travailler le regard. 

Un vaste espace de la piste a été découpé en carrés étroits au sein desquels chacun doit tourner. La difficulté réside principalement dans l'étroitesse des carrés, à peine plus larges que la moto elle-même. La moto est ici systématiquement en butée, et le pilote déhanché pour faire contre-poids. Le travail réside donc principalement sur le transfert de poids et le regard, en anticipation permanente sur le cône suivant.

Les premiers tours de mise en jambe s'effectuent surtout à l'extérieur du carré, puis peu à peu, les cercles se resserrent et finalement il devient possible pour chaque élève d'enchaîner ses tours dans son carré personnel. Oui et bien par pour moi.... j'ai du prendre trop d'angle, cette fois c'est pas les cale-pieds qui ont touché le sol c'est le réservoir et moi par la même occasion. pas de bobos, on m'aide a relever le monstre. il est béquillé et j'assiste en spectatrice à l'exercice suivant : 

Sans surprise, au cercle succède l'exercice du 8, à peine plus dur !!! après l'entraînement précédant. La encore, je suis très fière, plus que deux restent en piste pour effectuer les 8 : Philippe et l'un des pilotes photographes.

15H00 : les virages. Mise en pratique des techniques du contre-braquage pour franchir les virages sur le circuit. Petit à petit des bruits se font entendre : "criiiiiiiiiiiiiii...." les cale-pieds des motos frottent le bitume. Incroyable, sans m'en rendre compte ma moto s'incline de façon telle que le bout de ma botte touche la piste.... je recule mon pied et au tour suivant c'est le cale-pied qui frotte. Que de progrès en quelques heures. 

15H30 : mise en situation : les obstacles sur la chaussée. Tout d'abord rouler sur une planche tombée au sol dans un virage. inoffensif une fois la peur du premier passage effectué. Le principe est "si tu ne peux pas éviter l'objet roule dessus bien droit sans freiner, sans bouger et tout se passera bien".

l'exercice suivant sera d'éviter des bottes de paille placées dans les virages : sans pour cela mordre la ligne centrale de la chaussée. dans un virage à gauche, effectuer l'évitement d'un obstacle par la gauche puis par la droite. Certains ont coupé dans l'herbe ne pouvant se remettre sur la chaussée. Moi j'ai R-E-U-S-S-I HEUUUUUUUUUUUU. Trop fière de moi.

16h30 : Evitement et temps de réaction : On arrive plein gaz face à une botte de paille. C'est sur indication du moniteur derrière cette botte que nous évitons par la gauche ou par la droite. Une fois encore, on se rend compte que le contrebraquage est instinctif. Malgré le temps de réaction nécessaire à l'exécution du mouvement, l'évitement se fait sans que la botte de paille ne souffre. 

17h00 : freinage sur route mouillée et essai de la moto équipée d'ABS

Ils m'ont forcé à changer de monture pour tester l'abs de celle du moniteur. 

N'ayant jamais réussi le matin même à bloquer les roues de ma moto, comment voulez vous que je sente la différence avec celle équipée de l'ABS. 

18h00 : Fin du stage : restitution des équipements, débriefing et remise du diplôme.

Certains posent des questions sur le prix de la belle noire équipée de l'ABS, d'autres demandent des renseignements sur le stage d'hiver : Pluie nuit programmé en Octobre. j'avoue que ce dernier nous intéresse vraiment, mais traverser la région parisienne un soir d'hiver en semaine pour que de 19H00 à 23H00 avoir froid, peur et être mouillée... puis ensuite rentrer à la maison. on est pas chaud pour le moment. on verra plus tard.

Cet article rédigé plus d'un an après avoir réalisé le stage a été largement inspiré du site www.lerepairedesmotards.com Les photos sont également issues du même endroit.

Vous souhaitez plus de détail sur les stages www.conduitesecurite.fr/