Page 11 - chronique cappadocienne !
Chronique d’une rencontre extraordinaire.
Dimanche, sur l’autoroute nous menant à istanbul, nous doublons une kango immatriculée en France. Par respect de la distance parcourue depuis la bretagne et par cette route qui nous uni l’espace d’une seconde, nous saluons de la main le conducteur. Sur la prochaine aire d’autoroute, nous décidons de faire une pause, pour boire un coup et grignoter.
C’est alors que le kango nous a suivi et le chauffeur sort de sa voiture pour nous rendre notre bonjour. Nous prévenant de la présence sournoise de différents radars et nous mettant en garde de la conduite rock and roll des turcs. Sa femme vient également nous saluer. S’ensuit une conversation sur notre itinéraire déjà réalisé puis sur celui des jours à venir. On sort la carte, et là ils nous parlent de leur turquie. Cela fait près de 20 ans qu’ils viennent en cappadocce. Très vite, ils nous expliquent que notre séjour dans leur région n’est pas abouti, et ils nous invitent à modifier notre itinéraire voir ce ceci passer par ici, s’arrêter là et pourquoi pas, On vous loge si vous voulez !!!
Nous partons donc ce matin en direction de la Cappadoce. L’iti a été modifié et parce que prendre les toutes petites routes risquait de me mettre en difficulté mais surtout parce que pour voir le lac de tuz coté sel, il nous faut emprunter la N750. Notre changement de lieu de nuit la veille nous a rapproché considérablement de notre étape suivante. Nous avons donc le temps de marché sur cette surface éblouissante.
Impossible d’y descendre à moto, les chemins sont relativement sableux et les quelques accès sont bouchés par des marchands de souvenirs. Nous arrivons sur gorème vers midi. Nous choisissons une petite auberge, nous mangeons nos premières côtelettes d’agneau et nous crapahutons dans les ruelles à la recherche des cheminées de fée creusées par l’homme. Puis nous reprenons les motos pour suivre au gré du vent les routes entre les différentes vallées.
L’heure du rendez vous approche et nous avons des difficultés à rejoindre leur maison. Nous nous faisons aider par un habitant local qui compose leur numéro de téléphone laissé lors de notre première rencontre. On me passe le téléphone une fois la communication établie. Il nous faut remonter sur la place centrale et ils viennent à notre rencontre. La ruelle dans laquelle ils habitent est un chemin de chèvre pavé (certainement de bonnes intentions) mais vertigineuse et seulement avec 2 virages à angle droit le premier n’est pas si effrayant il y a un mur en face, mais le suivant, il est dans le vide…. Même philippe hésite à faire passer sa moto. Mais laisser les motos sur la place du village est quand même impensable. Il descend doucement son monstre. Et là, je décide de faire de même avec la mienne. Avec mon coach à pied me distillant ses précieux conseils. Ca y est j’y suis : le chemin de chèvre de Zaf le long de la pature des chevaux, à perdu d’un coup d’un seul sa couleur accérée et a bien pali après cette impasse de 150 m de long.
Nos hotes nous accueillent dans une maison nichée entre deux cheminées, les pièces sont en partie creusées dans la roche. Incroyable, splendide, magique. Il était inimaginable de dormir en cappadoce, chez l’habitant en plein village typique de cette région. On boit le thé, ils nous offrent la possibilité de faire une lessive.
Puis nous partons en ballade à pied à travers le village,
entre les cones de tuf, nous visitons une merveilleuse vallée ou des centaines de pigeonniers ont été creusés. Les cappadociens vivaient de la vente des fiantes de leurs pigeons. Nous traversons cette vallée incroyable, montant ici dans une tannerie, descendant là nous passerons même sous les montagnes dans des tunnels sans lampe de poche, à la queue leu leu, formant une chaine humaine avec nos hotes en guise de guide. Nous débouchons enfin au cœur de cette vallée. Ou dans les cheminées en face apparaissent les ruines de 3 églises consécutives. Nous escaladons le talus de sable friable pour nous rendre au cœur de cette merveille à moitié reprise par l’érosion.
Les explications sur les us et coutumes des hommes vivant là sont très nombreuses et d’une qualité incomparable avec les guides des tour opérator. Ce qui ne gâche rien, c’est que nous sommes les seuls à marcher dans ce paysage. Des fois accompagnés par un chien croisant notre chemin (on a même eu le droit à la fête d’un Kangal, que nous avons abandonné, ne pouvant nous suivre dans une ancienne canalisation d’eau trop étroite pour ce molosse.
Nous revenons à la maison entre chien et loup.
Préparation du diner de façon collective (enfin presque j’ai rien fait…) et nous avons passé notre soirée à discuter des uns et des autres.
Frédérique est potier (peut être dit on potière?) et crée ses propres modèles. ils sont breton et tiennent une boutique atelier dans le village des artisants de Josselin.
On a ressorti les cartes pour qu’ils nous parlent encore et encore des lieux proches de nos futures étapes en descendant vers la voie lycienne. Je suis au paradis.