l'Ibérique
Quotidien de route 1 - BAYONNE L'accueillante
Et oui notre excursion commence par de l'autoroute. Mal obligatoire et nécessaire pour gagner l'étranger plus rapidement. La france nous la découvrons par petit bout les week-ends.
Pas grand chose de passionnant sur la première étape de 800 kilomètres. L'étape la plus longue dans ma vie de baroudeuse !
Quelques arrêts nous ont permis de récupérer rapidement : une pause café improvisée chez un copain du fofo du côté de Blois, les arrêts essence, sandwiches et les pauses pour boire ont coupé l'étape.
L'arrivée sur la région de Bayonne se fera même plus tôt que programmé.
C'est vers 17H30 que nous arrivons devant chez nos hôtes. Nous avions simplement signalés notre présence dans la région pour permettre la rencontre autour d'une pizza, et nous voila en fait invités pour le gîte et le couvert chez un couple de motards. Partageant les mêmes sujets de discussion et par conséquent les mêmes passions, j'avais promis une rencontre lorsque nous passerions dans la région. Et voila le projet concrétisé. Nous voici donc installés au jardin à siroter quelques rafraîchissements. Et c'est au moment de passer à table qu'un autre couple arrive ! On nous a fait la surprise de les prévenir de notre venue. Nous sommes donc 6 motards maintenant issus du même forum à échanger sur les balades des uns et des autres autour d'un petit barboc convivial comme on les aime.
Génial cette rencontre ! On a vraiment passé un excellent moment avec vous tous. Merci encore Nanette
Il se fait tard et demain nous devons nous lever de bonne heure pour attaquer la route composée de nombreux virages nous ammenant à notre étape suivante, il nous faut nous coucher.
Quotidien de route 2 - SOS DEL REY La catholique
Petit déjeuner et remplissage des besaces pour le pique-nique du midi, nous quittons nos amis pour la traversée des pyrénées par le petit col de Larrau. la montée est assez viroleuse et les températures au sommet sont inférieures à 10° le vent n'arrange pas nos coiffures une fois le casque retiré pour profiter du panorama.
La descente en Navarre nous permettra d'observer l'aire de décollage des vautours fauves. Une trentaine d'oiseaux se relayent sur la piste ascensionnelle improvisée d'une pâture à fort dévers. Pour notre pause déjeuner, nous choisissons les rives de galets d'un torrent de montagne en contrebas d'un petit barrage. L'occasion de faire quelques clichés.
Nous arriverons à notre étape tôt dans l'après midi.
Nous en profiterons pour arpenter les petites ruelles du village de Sos Del Rey Catolico qui porte ce nom depuis la naissance du roi Ferdinand II dit Ferdinand le catholique (rien que : roi de Castille et Léon, d'Aragon, de Valence, de Majorque, de Sardaigne et de sicile)
au loin sous les petits nuages on devine encore les sommets pyrénéens
Chaque pas de porte et certaines fenêtres basses s'habillent de jupes en plastique traînant au sol. La proximité du désert et le vent se chargeant de poussière vient par le moindre interstice remplir le sol des habitations d'une couche de sable. Nous profitons des rayons de soleil à l'heure de l'apéro avant d'aller dîner
Demain nous partirons à la découverte du désert et pour nous les premières pistes volontaires
Quotidien de piste 3 - BARDENAS le poussiéreux
Nous abordons le parc naturel en fin de matinée avec le plein d'essence, d'eau et de victuailles pour affronter la journée dans le désert.
La première piste nous offre des paysages incroyables. Nous sommes sur la lune.
Le passage de nos roues soulève des volutes de poussière
Cette première piste est rapidement avalée. Elle est accessible aux débutants que nous sommes. Nous croiserons seulement une dizaine de touristes en camping car, 4x4, voiture et 1 seule moto.
Le tour du polygone militaire est vite fait et nous laisse sur notre faim. Nous décidons d'en prendre une seconde conduisant au village de carcastillo nous rapprochant de notre hôtel. Sur celle-ci le niveau a légèrement augmenté, et nous ne croiserons qu'un seul véhicule en lisière de piste.
le rio asséché
Mais nous n'avons pas encore assez. Nous décidons de redescendre au sud du parc dans les bardenas Negra. Il nous est difficile de localiser avec précision l'entrée de la piste repérée sur la carte. A gauche un chemin, un petit panneau et un 4X4 local semble sortir de ce passage. Nous nous engageons sur un terrain où tout de suite les nombreuses ornières s'enchevêtrent. La difficulté de ces premiers 300 mètres nous procure quelques sensations surtout que nous nous engageons sur un parcours indiquant 18 km de balade. Nous grimpons par un chemin escarpé au sommet du haut plateau que nous longerons à l'orée des falaises sur plusieurs kilomètres.
Arrivés au sanctuaire de sancho Abarca, la carte nous indiquait la fin de la piste. Que Neni ! il nous reste maintenant 10 km d'off road pour redescendre dans la vallée avant de retrouver le bitume...
Au final pour une journée de 400 km nous aurons emprunté une bonne centaine de terre sablonneuse et gros gravier. Retour à l'hôtel un peu poussiéreux, la peau du visage tire mais nos sourires effacent les traces de fatigue.
Quotidien de route 4 - CUENCA la suspendue
Le ciel du matin nous annonce l'utilisation des tenues de pluie que nous nous empressons d'enfiler avant même de quitter le village. La première partie de la route est un ruban rectiligne traversant les champs. Ici une petite rivière taillade les blés laissant une plaie sanglante de coquelicots.
Puis le bitume disparaît. La route est en travaux sur 36 kilomètres. La piste est droite. Nous y croiserons quelques voitures locales et quelques camions de chantier.
Pourvu que les nuages ne se déchargent pas tant que nous serons sur ce revêtement. Les gouttes commencent à crépiter sur les casques. L'orage est proche. La route est maintenant coupée sur 1 kilomètre par de grosses pelleteuses en plein travail et un chemin boueux menant à des porcheries est transformé en déviation de fortune. Le petit chemin planté de gazon bien gras entre ses deux ornières de sable dur se transformant doucement mais sûrement en gadoue fleure bon le lisier des élevages voisins. Ça passe, doucement mais ça passe. Tremblotante sur mes cale-pieds, de temps en temps les pieds dans la boue stabilisant l'enclume, mais ça passe. Il faut maintenant ressortir de ce sentier en remontant le dévers et franchir le dernier virage rempli d'ornières des bulldozers ayant remué la boue bien sombre. Ensuite, passés les engins poussant les graviers devant eux, le substrat bien que très caillouteux est très apprécié. Y'a que dans le gras qu'on apprend qui disait au stage TT! Ma satisfaction se fera en deux temps boudiou je suis passée ! et le deuxième effet Kisscool : avec ma grosse !
Nous retrouvons enfin la vraie route. Le ciel a rangé ses nuages noirs et nous nos vêtements de pluie.
Nous traversons l'Espagne du nord au sud en suivant les crêtes des montagnes. Lors d'une pause, nous aurons l'occasion d'observer un couple d'aigles tournoyant au dessus de nos têtes.
Nous arriverons dans une petite ville nous permettant d'acheter le pique nique du midi
et nous nous arrêterons dans un petit chemin bordé d'amandiers pour déguster notre pitance.
Tout au long de cette journée l'itinéraire aura caressé les failles des sédiments marins soulevés et plissés, creusés par les cours d'eau sculptant gorges et canyons.
pont romain :
Ici au sommet d'un col, un troupeau de vaches espagnoles ne parlant même pas anglais ! Nan Mais ! De qui se moque t'on?
Les derniers kilomètres avant d'arriver sur Cuenca nous feront traverser un parc naturel forestier somptueux où la petite route, suivra assidûment les rives du torrent "Jucar"
voici la vue de notre chambre :
les gorges de Junca :
sa cathédrale
ses facades colorées
ses fenêtres closes
ses maisons suspendues dans le vide
en lévitation comme par magie ! voici l'envers du décor :
une petite bière glacée en terrasse, un ptit resto local et au dodo.
Demain direction les montagnes de la Sierra Névada !
Quotidien de route 5 - GRENADE l'explosive
Ce matin départ à la fraîche avant 8 Heures dans les ruelles silencieuses de Cuenca l'alarme de la blanche se déclenche ! on a oublié de la couper avant de commencer à charger les sacs !
Nous traversons des plaines à des altitudes de 800 mètres. Les champs cultivés se succèdent, toujours saupoudrés de tâches coquelicots ou bleuets.
Les défauts de la route secouent bruyamment le top case de la Black. Et c'est au cours d'une pause que nous nous apercevons que l'une des vis de fixation a cassé net à l'intérieur du pas fileté évidemment. A la prochaine station, nous demandons des outils au pompiste pour resserrer les 3 vis restantes. Les différentes pistes empruntées depuis notre arrivée en Espagne ont eu raison de la caisse. Le mal est fait. Arrêt dans une grande surface de bricolage pour racheter la clé torx oubliée sur l'établi à la maison et maintenant à chaque pause, il faudra resserrer chaque point d'attache et surveiller l'évolution du problème.
Nous entamons maintenant des collines plantées d'oliveraies. A perte de vue dans toutes les directions nous sommes entourés d'oliviers. Les plantations sont très différentes de celles rencontrées en Grèce. Les grecs, cultivent de petites parcelles dont le sol est laissé aux herbes folles. La culture est artisanale et la cueillette manuelle. En Espagne, le sol est labouré entre chaque arbre suffisamment espacé pour laisser circuler les machines agricoles. On se doute que le ramassage des olives se fait par des moyens mécaniques et que la fabrication du précieux pétrole vert est industrielle. D'ailleurs dans chaque village croisé il y a une petite usine produisant "l'aceite" et pour certaines l'odeur âcre de l'huile chaude indique sans ambiguïté que le nectar n'est pas extrait par simple pression à froid.
Hier, nous déjeunions dans les amandiers, ce midi les oliviers nous abriteront du soleil.
les oliveraies à flanc de coteaux
au loin la Sierra Névada apparaît dans son écrin de nuages
Mais ici aussi la route est en réfection et re-40 bornes de pistes. Le top case est étroitement surveillé.
Arrivée sur Grenade en fin d'après midi, repérage de l'hôtel avec parking en plein centre (réservé la veille), et après une bonne douche nous allons crapahuter dans la cité. Le premier contact avec Grenade n'est pas intéressant. Nous traversons une allée piétonne ressemblant à un immense centre commercial. Les quelques monuments sont enclavés dans ce dédale de boutiques aux enseignes internationales.
Les ruelles commerçantes drainent un ensemble d'étrangers en quête de bonne affaire à saisir. En revanche, sur une petite place non loin de la cathédrale, la vraie vie grenadine sortant du boulot est installée à siroter des verres de vin à plusieurs agglutinés sur des tables de bistrot. Et au centre de cette place, une troupe de saltimbanques amusent les enfants avec des bulles de savon géantes. Plus loin un autre jongle au milieu de la foule. Une danseuse de flamenco frappe ses claquettes sur une planche de parquet pendant que des musiciens l'accompagnent dans son rythme endiablé. Là bas deux hommes jouent des airs de musique tsigane à l'accordéon. Les enfants du quartier jouent au foot au milieu des touristes en risquant à chaque but que le ballon n'atterrisse comme au bowling dans les verres alignés sur les tables. La ville recèle au centre de cette place le secret d'une explosive population, pendant que les touristes s'afférent à leur discussion en ignorant totalement les moments d'émotions des gosses vivant ici.
C'est en voulant déguster des tappas dans une petite taverne que nous rencontrons Angelica. L'établissement où elle travaille ne n'en sert plus à cette heure, elle nous fait traverser le labyrinthe autour de la cathédrale pour nous faire découvrir un petit bar. "Ici vous mangerez de bons tappas. Je fini mon boulot dans 1 heure et je vous rejoindrai ensuite".
Et voici qu'arrive sur notre table une série de petites préparations alléchantes que nous dégusterons avec une bouteille de Vino tinto de production locale.
Angélica nous rejoint en fin de repas. Nous entamons les discussions. Elle est d'origine mexicaine. Elle nous parle de la vie de l'Espagne, du comportement des touristes ayant beaucoup évolué ces dernières années avec la crise. Elle et son mari, ont maintenant du mal à subvenir à leur besoin avec le petit resto. On parle de moto aussi. Elle a perdu une personne qui lui était chère partie à 40 ans dans un terrible accident. Elle circule en scooter dans l'agglomération. Elle nous présentera son suzuki. Échanges de photos papier puis consultation de ses albums dans son Iphone, et nous prenons congés. Demain même si nous restons loger 2 jours dans le même hôtel la Sierra Névada nous réserve encore une belle journée de roulage.
C'est en remontant à l'hôtel que nous croiserons cette étrange machine animée par des saltimbanques. Un orchestre entier sur un Vélo remonte les allées commerçantes. Ici aussi la ville explose d'applaudissements au rythme des cymbales de cette joyeuse troupe en mouvement :
Quotidien de route 6 - SIERRA NEVADA la culminante
Nos hardes à 100 chevaux s’ébrouent déjà au sous sol de l’hôtel piaffant d’impatience d’aller galoper dans les montagnes de notre far west européen. Nous filons en direction du sud du parc naturel pour emprunter les routes montagneuses de l'alpujarras où sont perchés ici et là les villages blancs .
C’est dans Trevelez que nous achèterons le repas de ce jour : de fines tranches du jamon del Trevelez accompagnés d’une tome montagnarde et d’un pain croustillant à souhait.
Chaque courbe inspire nos destriers à en suivre le ruban. Chaque virage révèle un paysage différent du précédent.
Les cols nous dévoilent de nouveaux panoramas. Les épingles nous font naviguer alternativement sur les versants ensoleillés et ombragés. Au détour d’une d’entre elles, nous découvrons un sentier longeant un torrent.
C’est là nichés au frais entre les arbres et les sources que nous installerons le bivouak/piquenique de ce midi. Le trevelez fond sur nos papilles.
Déjà, nos mustangs nous appellent. « Tagada la route » comme le disait à 5 ans mon neveu Nicolas.
Il est temps de continuer les découvertes. Le voici notre décor de western. Un terrain plus désertique, plus sec et donc minéral :
On prend maintenant de la hauteur au sommet de la sierra. Des mustang paissent tranquillement dans la prairie d'altitude récemment abandonnée par la neige de la station de ski. L'herbe qui pousse se fait rare encore.
Les nôtres aussi se reposent sur terrain chauve, pendant que les cow-boys que nous sommes se désaltèrent à coup de Coca
un petit cliché souvenir des neiges qui résistent encore sous le soleil de fin juin
en redescendant de notre petit nuage, le tom-tom nous jouera des tours dont il a le secret ! nous faire traverser un village où les bâtisses sont construites sur la route : sur l'écran la ligne rouge est droite, alors que dans la réalité la route est maintenant une épingle étroite dont une partie en dévers se termine en banc de sable.
Le bitume ne reprendra qu'après l'épingle suivante.
Plus de temps pour se perdre dans l'Alhembra à la tombée de la nuit. Cela nous donnera l'occasion de revenir en Andalousie.
Dégustation d'une spécialité en guise de dîner :
Voici pour une étape principalement montagneuse de 400 km d'itinéraire construit. Le tour de la sierra, puis l'ascension du point culminant à 3560 m. Quelle journée !
Quotidien de route 7 - SEVILLE l'ardente
Nous quittons Grenade de bonne heure. L'étape du jour est courte et cool.
le top case est mûr et l'opération chirurgicale décidée en plein milieu d'une oliveraie.
réinstallation du coffre sur le siège passager. Désormais nous avons un bagage supplémentaire à remonter dans les hôtels, le soir à l'étape.
Moi aussi, j'en profite pour faire une greffe :
Arrêt dans la petite ville pittoresque d'Iznajar pour les denrées alimentaires.
pendant que Philippe garde les montures, je grimpe la rue principale pour y trouver une marchande de fruits et légumes. Très vite le dialogue s'instaure entre la vendeuse, ses clientes habituelles et cette extraterrestre en armure de la route qui fait ses provisions. D'où je viens, où on va, qu'elle a travaillé dans les vignes du bordelais étant jeune. Nous échangeons maintenant sur le vocabulaire Français/espagnol. Je demande le nom des différents fruits en les montrant et elle me demande en retour de sa réponse comment cela se prononce en Français. Ce qui est comique, c'est que les autres clientes participent assidûment à cet interlude scolaire en répétant en choeur le nom de chaque fruit.
Nos gps ne sont pas toujours d'accord. Bien souvent le Garmin opte pour un parcours évitant le centre-ville et préférant les petits axes plutôt quaternaire que secondaire. Le tom-tom, lui pique en plein centre des villes et villages et navigue volontiers entre chaque centre ville par des axes plus conséquents. Ce qui est source d'embrouille régulière. Qui détient la parole d'évangile ? C'est une question de l'heure qu'il est. quand on est en mode recherche de commerces de proximité on fait confiance au tom-tom. Ce qui nous a valut des moments forts dans certains tout petits villages espagnols, où dans les ruelles étroites, Señoritas et mujer sortaient de leur casa. Jamais des touristes en moto n'étaient passés par là. Certaines expliquaient par geste qu'il n'y avait pas de passage, d'autres insistaient pour que l'on continue à avancer. On a fini par faire demi tour retrouvant les sourires des femmes nous faisant des grands signes pour nous souhaiter bonne route.
Nous trouvons enfin un endroit hors village pour déjeuner dans les champs d'oliviers à très grande échelle.
et arrivée à Séville en milieu d'après midi.
Nous voici posés dans le patio de notre hôtel
Nous entamons la découverte de cette ville sous une chaleur très vite accablante. Les petites ruelles étroites sont salvatrices et gardent quelques onces de fraîcheur.
les calèches se cachent à l'ombre plus fraîche des flèches
la cathédrale abritant le tombeau d'un grand navigateur découvreur baroudeur
seule cette amazone sur son cheval reste immobile sous ce cagnard
encore quelques monuments
Nous nous installons à l’ombre d’une terrasse profitant des vapeurs rafraîchissantes de brumisateurs en action pour déguster une cervoise frappée avant de revenir nous abriter dans notre chambre climatisée. Nous ressortirons pour dîner une fois le soleil moins féroce.
Nous sommes vendredi soir et l’ambiance de cette ville change. Les locaux ont fini leur semaine de labeur et viennent profiter des petits bars à tapas en tenue d’apparat. Les robes des filles se sont raccourcies, les décolletés laissent entrevoir des dentelles, et les talons plats ont été échangés par des immenses aiguilles sans fin. Des couleurs chatoyantes sont apparues sur les lèvres des pépées. Sans aucune équivoque les filles ardentes du vendredi soir s’exposent à l’affût des hommes qui passent. L’ambiance tourne vite de bar à tapas en bar à pétasses ! C’est dommage.
Nous nous installons dans un petit resto à l’écart de cette foule pour dîner de quelques petites spécialités.
Le chariot des desserts est débordant de saveurs.
Nous ferons une longue balade digestive à la fraîche à travers cette flamboyante cité.
Ici un musicien jouant d'une étrange soucoupe volante barbecue (hang drum). Il nous aura transporté à travers les sons harmonieux de son curieux instrument
le soleil se couche
d'autres bâtiments s'enflamment sous ce soleil couchant
les chapelles s'enluminent à la tombée de la nuit.
cette petite balade nous réconcilie avec la mauvaise impression d'avant le dîner. Les quartiers sont maintenant pleins de vie. et les sevillans font la fiesta gentiment, en famille ou entres amis.
La notion de merchandizing des grands magasins est très différente de nos idées :
Ici l'homme est motard et trône au milieu des femmes illustrant les arts ménagers entre la cocotte minute et l'huile moteur : trouve chez nous ton bonheur ! peut être une idée d'enseigne publicitaire :
dodo demain nous attaquons un nouveau pays.
Quotidien de route 8 - SETUBAL l'urbanisée
L'étape du jour va être très longue ! déjà nos GPS ne s'accordent pas sur la distance de l'itinéraire. J'ai 100 km de plus à parcourir !
Les paysages changent rapidement. Ici il fait de plus en plus sec.
.... texte à venir
sanlucar
Le sud-ouest de l'Espagne est la région des élevages de taureaux de corrida. Nous croiserons plusieurs haciendas produisant ces bêtes puissantes.
Les cigognes, symbolisent pour moi le grand voyage. Elles nous ont accompagnées depuis notre entrée en Espagne. Ces grands oiseaux habillés de noir et de blanc colonisant les clochés des églises ainsi que les silos des élevages de cochons. Ici génération après génération les descendants ont créé des logements HLM, Et il semble y régner des relations de bon voisinage.
Nous traverserons la frontière par un axe non existant pour tom-tom. Voici les raisons de mes 100 km de plus. Le passage est splendide, un fleuve, un pont, un village et nous voici au Portugal.
Nous traversons maintenant la savane portugaise !
Nous trouvons notre pain quotidien (tomatés, meloncoton, jamon, queso, pan) dans une petite supérette en plein milieu d'un village, où sur la place, tout le monde s'agite pour préparer les fêtes de la Saint-Jean. Il y aura donc du spectacle pour Philippe pendant le quart d'heure de queue qui m'attend à l'intérieur du magasin. Car si tous les hommes donnent un coup de main pour accrocher les banderoles en travers de la rue, toutes les ménagères sont avec des caddies pleins de victuailles devant l'unique caissière. Nous fuyons dès que possible cette ambiance bruyante.
Nous traversons maintenant le parc naturel de la guardania et c'est au détour d'un petite petite route que nous trouvons en contre-bas un chemin mi-ardoise/mi-sable qui nous conduira jusqu'à notre aire de pique-nique. A l'ombre d'un eucalyptus, nous observons le silence de la civilisation qui laisse la place aux chants des oiseaux (probablement des perruches)
seule la vie sauvage de la nature nous entoure et dans le fleuve les petites tortues remontent se faire bronzer le museau
Maintenant que nous maîtrisons nos enclumes hors bitume, pas question de manger au bord du goudron !
Le parc nous laissera aussi des souvenirs de chênes liège dénudés sur les bords des routes. Aucun ne sera épargné de l'abblation de leur écorce.
Nous approchons du littoral. Les forêts de chênes et d'eucalyptus cèdent la place aux pins maritimes et nous sommes maintenant dans les landes. En fin d'après midi, nous n'avons rien réservé et il est temps de chercher un endroit où passer la nuit ! d'hôtels en hôtels, on nous répond complet ! évidemment nous sommes samedi soir, le sud de Lisbonne est pris d'assaut les week end ! Pas d'autre solution que d'attraper le ferry qui nous emmènera sur Sétubal, aux portes de l'agglomération de Lisbonne.
Mais une fois débarqués dans la ville, là aussi tous les hôtels sont complets. Nous trouverons asile en pleine zone d'activité... dans un petit hôtel à enseigne internationale nous proposant une chambre. Le snack est envahi de schtrumfs fêtant l'anniversaire de l'un d'eux et nous retraverserons cette crèche pour aller trouver à portée d'un tour de jante de ma blanche un petit routier nous proposant un festin de plats locaux.
Un mal pour un bien, un resto vraiment typique parmi une population exempte de touristes, une étape longue mais nous permettant de raccourcir l'étape du lendemain. Ainsi, nous arriverons plus tôt dans Porto pour prendre part aux festivités.
Quotidien de route 9 - PORTO la festive
Nous quittons notre hôtel de très bonne heure, d'autant qu'avec le décalage horaire, nous avons maintenant 1 heure d'avance.
L'itinéraire nous dirigera sur d'autres petits villages escarpés où les GPS se riront de nous encore une fois. Nous perdant sur des ruelles finissant en sentier privé.
La culture des vignes est particulière, elles sont laissées en buisson sans attache
La pause déjeuner se prendra à l'ombre d'une forêt d'eucalyptus
Le feuillage de cet arbre a la particularité d'avoir deux types de feuilles. Le rond vert amande feuilles opposées pour les jeunes pousses, et longues vert sombre alternées pour les feuilles adultes. A tel point qu'en traversant la forêt on pense aisément qu'elle se compose de deux essences différentes.
Nous arrivons très lentement (après 90 km de banlieue à 50...) en plein coeur de porto. Rangement des motos dans le parking, douche et go pour l'immersion :
La ville de porto dissémine ses architectures comme les pépites de chocolat sur un cookie
face à notre hôtel : L'église santo ildefonso à la façade carrelée d'azuleros
le monastère de serrra do pilar de l'autre coté du pont louis :
la cathédrale
le clocher "la torré dos cléricos"
quelques ruelles derrière notre hôtel, la vallée du douro enjambée par Eiffel
en contre bas les barques "rabelos" sont chargées de barriques de vin de porto. L'autre rive Vila Nova de GaÏa est le bastion des caves de porto.
les stands se remplissent de badauds en quête de gourmandises
à l'étage supérieur le tramway accompagné de piétons surplombe le panorama
vue de l'autre rive du douro
le courant du douro bien qu'important ne fait pas une ride à ce vieux louis métallique
L'ambiance monte doucement, les rues se remplissent. A l'entrée du pont des musicos s'installent devant une troupe de groupies attendant leurs idoles.
Les fêtes de la Saint Jean (São João) à Porto font parties des festivals de rue les plus importants du Portugal mais aussi d'Europe. Les spectateurs viennent des 4 coins du pays pour manger ce soir là des tonnes de sardinahs grillées et se taper joyeusement sur la tête avec des marteaux en plastique.
Les rues deviennent casse-tête quand la foule en délire se faufile entre les stands. Ici des bolos (brioche aux fruits secs traditionnelle) là des pots de basilic manjerico (à toucher pour porter bonheur). Chaque croisement de flux provoque des agressions de bonne humeur.
Toute cette joyeuse foule s'anime au rythme des multiples concerts qui fleurissent dans chaque quartier. Ferveur, Délire et Joie seront les phares éclairant cette soirée,
dont voici le parfum d'ambiance
les enfants sont de la fête
un trottinou filant avec sa brochette chipée dans l'assiette des parents
mam'zelle princesse distribue du bonheur aux passants qui s'approchent
La foule se dirige sur les rives pour attendre dans les vapeurs parfumées de poisson grillé le feu d'artifice tiré du pont. Le clou du spectacle illuminera le plus bel estuaire de ce soir traversant une ville aussi escarpée qu'attachante.
La ville nous a offert sa meilleure facette. On n'aurait jamais pensé être séduits par une ville noire de monde avec cette odeur tenace. Une merveilleuse surprise que cette étape et nous ne regrettons pas d'avoir sans le vouloir calé dans l'itinéraire cette ville ce jour là.
Retour à la chambre d'hôtel où les fringues dormiront dans la salle de bain bien fermée...
Demain nous retournons en Espagne
Quotidien de route 10 - ZAMORA la folklorique
L'étape sera chargée en kilomètres et choses à voir aujourd'hui, avec la fatigue de la fête de la veille, il nous faut quitter l'hôtel de bonne heure surtout que l'heure gagnée en arrivant au Portugal va nous être défalquée au passage de la frontière espagnole. Une chance le petit déj est servi à 7H30. Nous serons en selle à 8 heures pétaradante. La ville est déserte, c'est jour férié. Les stands animés en soirée sont maintenant fermés par des bâches et étonnamment rien ne traîne au sol. Malgré l'activité de la fourmilière de la veille la ville est propre ! Nous nous extirpons de l'agglomération banlieusarde par le même type de route que lors de notre arrivée. Quel ennui cette nationale à 50km/h. Si vous dépassez cette limite, les feux suivants passent au rouge. Nous avons quand même droit à quelques récompenses de panoramas
Et quand nous empruntons les voies rapides, c'est pour suivre à 50 à l'heure un convoi de vieilles guimbardes enfumant l'atmosphère.
Mais une fois Vila Real traversée, nous bifurquons sur des plus petits axes nous emmenant à travers les collines bordant le Douro. Nous sommes au coeur des vignobles de Porto ! Les rangs de ceps strient de douces parallèles les coteaux telles des courbes de niveau. La route sinueuse ondule entre chaque versant. De temps à autre le Douro apparaît en contre-bas nous permettant de mesurer notre vitesse avec l'avancée des "bateaux mouches" locaux promenant les touristes dans les vignes vertigineuses.
Arrêt dans un tout petit village où nous trouverons pitance pour déjeuner dans un petit café-boulangerie.
Une fois sortie des vignes, c'est une étape de montagne qui nous attend. La route s'amuse alternativement en forêt au sommet et abrupte paroi rocheuse au raz de l'eau nous amenant à traverser la rivière sur le tablier de barrages hydro-électriques.
Et pause déjeuner en sortie des virolos pour récupérer un peu d'énergie
petite pause rafraîchissante au bord de la rivière
Arrivée en fin d'après midi sur Zamora. Nous n'avons pas réservé et c'est sur indication du GPS que nous ferons mouche dès le premier P.O.I. sélectionné : hôtel en pleine zone piétonne avec parking en sous-sol. Une douche rafraîchissante et délassante et nos oreilles sont attirées par une sonorité incongrue pour le lieu. Il nous semble entendre dans la ruelle en dessous de nos fenêtres les flonflons de cornemuses au rythme teinté celte ! Nous dévalons les 4 étages pour nous rendre au coin de notre ruelle, assister au défilé des groupes folkloriques régionaux. En costume, en musique des bout'chous de 5/6 ans jusqu'aux doyens des alentours au son des fanfares et des tambours !
La Saint Jean est morte, Vive la Saint Pierre ! Nous sommes maintenant au coeur des célébrations séculaires de la semaine sainte de San Pedro ! Nous suivons donc le cortège à travers l'épine dorsale piétonnière de la vieille ville, découvrant ici une placette occupée par des commerçants de cuisine de rue, plus loin des gradins sont installés autour d'une scène d'où une cantatrice rose bonbon entonne un air espagnol (Bianca Castafiore en chair et en os !) la joyeuse colonne nous emmènera jusqu'à la cathédrale surplombant la rivière Duero.
le pont médiéval de la cité
Nous dînerons en terrasse d'une petite auberge dans l'une des ruelles du centre au milieu des festivités. Là encore les passants nous offrent leurs sourires, et Zamora sa meilleure ambiance.
La journée a été musclée, mais riche encore en paysages et émotions. Dodo papattes en rond pour retrouver demain la croisée de notre grand huit.
Quotidien de route 11 - SOS le retour
Alors là ! La Journée pleine de Surprises. Nous débutons l'étape par la traversée de zones céréalières me donnant l'occasion de stopper l'avancée pour shooter des champs de coquelicots! Pas eu l'occaz de m'arrêter en Hongrie il y a deux ans ! c'est donc une frustration à laquelle je peux enfin mettre un terme !
l'itinéraire programmé passait par des points soigneusement sélectionnés par une amateur de vieilles pierres et franchement la traversée de villages comme Pénafiel ou encore Penaranda valait le coup d'oeil à travers le viseur de ma boite à images. Venir en Espagne sans s'arrêter voir les châteaux en Castille c'était impensable :
Pause déjeuner en plein coeur de la réserve naturelle du cañon de rio lobos
Nous suivons un tracé sinueux dans les montagnes à la limite entre castille Y leon et la rioja.
En arrivant à l'entrée de villar del rio, le pont est coupé, nous obligeant à suivre un chemin renommé déviation pour l'occasion sur 3 kilomètres.
Un vrai chemin ça vaut le coup de lancer les gopros :
Dans cette région, notre route croisera celles d'ichnites de sauropodes ! il y a des fouilles paléontologiques. Des empreintes de plusieurs dinosaures sont restées imprimées dans les limons des rivières.
Nous sommes en plein milieu de nulle part
Nous passons par le petit village de yanguas
Au dessus de la route, les troupeaux paissent.
Une petite pause pour profiter du silence des paysages
encore quelques clics pour les coquelicots ;-)
Nous approchons de Arnedo. Les rochers abritent des églises troglodytes et de nombreuses cavités creusées pour y abriter des pigeonniers !
on y découvre un paysage dignes de la Capadocce ! les pigeons ont déserté les lieux et ceux sont maintenant les vautours qui y ont élu domicile !
Encore des routes blanches encaissées.
Ha voici un grand moment de notre virée espagnole ! Impossible de faire un CR complet sans parler du chapitre qui suit ! Des bâtiments longs et plats ! un silo en tête de station, bien souvent coiffé d'un nid de cigognes en son sommet. Peu ou pas d'habitation aux environs. Pas d'activité humaine apparente. pas de pâture autour. Le traître c'est le vent ! qui vous amène les effluves de la vie confinée ! Notre route aura longé dans tout le nord et le centre de l'Espagne une centaine d'élevages de cochons ! Pas un seul ne verra le jour entre sa naissance et sa montée dans le camion l'accompagnant aux abattoirs. L'odeur est très forte par endroit. Mais entre chaque élevage, un fumet léger et constant embaumera plusieurs moments de nos journées.
encore une pause boisson fraîche dans le parc de notre dame de la vierge
Et nous approcherons par la grande route droite le village de SOS accroché entre les monts de l'horizon.
L'hôtel choisi est de moindre prestige que celui réservé lors de notre premier passage. Il se trouve au sommet de la nouvelle ville à deux pas de l'ancienne. Les propriétaires nous avaient promis un abri pour les motos ! Ce sera un box servant d'office à l'hôtel où il sera nécessaire de pousser tables, chaises et piles de linge pour encastrer nos belles dans ce garage improvisé.
Une dernière excursion au sommet du village pour apercevoir au loin les pyrénées qui nous tendront les bras pour l'étape de demain. Le vent s'est levé, puissant. On comprend maintenant le pourquoi des barricades devant les portes et fenêtres observés la semaine passée.
Nous partagerons un petit moment de bonheur à la fenêtre de notre chambre à papoter avec le berger gardant ses 80 têtes. Son jeune chiot de 10 mois est à l'école de l'apprentissage de gardien de troupeau, éduqué par sa mère. Un seul juron indiquera aux troupeau qu'il est temps de se rassembler. Dans la même seconde, la chienne se lancera à la poursuite des éléments indisciplinés rejoignant le groupe dans la plus vive précipitation.
Un petit repas typique chez l'aubergiste tenant également l'hôtel, et le vent violent nous bercera de ses hululements dans les volets une partie de la nuit.
Quotidien de route 12 - ANDORRE la Vieille l'oseille
Ce matin, le petit déjeuner n'est pas servi dans l'hôtel. Nous rapprocherons donc les motos du bistrot. Un menu copieux nous attend aujourd'hui du genre entrée - plat - fromage et dessert... J'ai été très gourmande en ajoutant les nombreuses recos arrivant après avoir chargés les iti dans les GPS. Je veux TOUT...et en mode picorage comme on aime ça va le faire ! Au diable la fatigue. L'hôtel du soir a été réservé et ainsi nous nous assurons de ne pas galérer pour trouver asile.
Arrivés au café, on nous installe en salle et aussitôt la serveuse nous amène la première assiette garnie !
En guise de petit déjeuner, 2 sandwiches arrosés d'huile d'olive avec des tranches de lard grillés et tièdes des gousses d'ail et petites tomates confites ! Puis, arrivent les jus d'oranges fraîchement pressées, et enfin les tartines de pain grillé avec les confitures. Une fois ce festin englouti (heu non non! les pains baignés sont restés sur la table) nous taillons la route vers une nouvelle étape montagneuse.
Nous reprenons un tronçon emprunté quelques jours plus tôt. Cette fois ci le soleil illumine la tour carrée du village de uncastillo
la route est splendide et sur cette étape j'ai ajouté quelques points "A voir" indiqués par nos bayonnais.
A la sortie d'un village (santa eulalia de gallego) il nous faut nous arrêter pour faire un point sur les cartes papier. Nous cherchons un village bien précis et pour l'instant nous n'avons pas vu un seul panneau d'indication sur la route. nous guidant vers "los mallos de riglos" C'est en regardant derrière le village que nous venons de quitter que nous apercevons ce que nous cherchons :
Le paysage se découpe à la mode "météores" nous les avons trouvées ! Il nous faut maintenant faire un choix revenir sur nos pas pour tenter de nous approcher et sacrifier ensuite des tronçons de routes sinueuses blanches contre des routes plus fréquentées. La décision est prise, nous reviendrons traîner nos pneus par ici quand nous descendrons vers d'autres contrées arides et désertiques. Nous ne garderons que ce cliché au paysage inaccessible tout du moins pour cette fois-ci.
C'est en m'approchant du ravin pour prendre le cliché que mon oreille perçoit un grondement :
En contre-bas dans un écrin de verdure, une cascade d'eau transparente martèle la surface d'une piscine naturelle. Cet endroit restera sauvage et vierge de nos empreintes de bottes ! Impossible de descendre le ravin trop à pic. Tant pis c'est ça aussi notre pain quotidien de nos voyages : caresser des endroits découverts par hasard sans pouvoir faire partie de ce décor. Notre chance est déjà d'avoir tendu une oreille curieuse pour que les pupilles fixent à travers ce cliché un instant de nos petits bonheurs
Le deuxième lieu recommandé est plus facile à localiser. Une fois les courses du midi réalisées dans une petite boulangerie au centre du village, les panneaux nous indiquent clairement « castillo de Loarre » la petite route menant jusqu’au promontoire traverse encore un paysage semi-désertique dont chaque colline est coiffée d’un village fortifié. Les flancs stratifiés s’écroulent en bordure de bitume. Naviguer entre chaque bute nous replonge dans un décor de western.
Arrivés devant le château, le parking abrite 2 malheureuses voitures de location, une petite incursion à l’intérieur de l’enceinte pour y découvrir un château désert. Surplombant toute la vallée, la vue s’étend jusqu’à se perdre dans les brumes de chaleur à l’horizon. Il règne en ce lieu, le calme serein d'un cocon doublé de la puissance imposante des murailles. Puis on laisse derrière nous cet endroit au silence de la montagne.
Nous continuons notre remontée vers les Pyrénées. Un petit chemin nous tend ses sillons entre bosquet de chêne et rochers pour notre pause pique-nique. Nous nous arrêterons bien vite, car à 150 mètres du bitume, le sable poussière a mangé le chemin dur… Pas d’envie fulgurante de prendre le risque de s’enfoncer encore plus loin dans la pampa, je ne suis pas assez en confiance sur les reposes pieds... Nous délogerons un lièvre de sa sieste pour nous installer à sa place sous l’ombre des arbres.
Nous attaquerons en guise de sieste les routes sinueuses des contreforts pyrénéens. Au détour d’un col (sortie de guils del canto), nous nous arrêtons sur un petit parking offrant un panorama sur les neiges éternelles.
Un groupe de motards allemands composé de 2 sportives en duo et d’un side, sont également en mode hydratation. Quelques photos et gorgées d’eau plus tard, nous redescendons l’autre versant. Un petit coup d’œil dans les rétros en quittant le parking, les allemands sont toujours en stand by cigarettes.
La route étant touristique elle est relativement très fréquentée. La prochaine intersection est à près de 30 km de là, Philippe s'assure que les GPS indiquent les mêmes infos et demande à arsouiller en solo pendant que je descend tranquillement en ne doublant que lorsque la vue est très dégagée. Nous sommes toujours en lien radio quand je me fais doubler à vive allure par le side-cariste et son singe, qui enquille immédiatement la remontée du camping car devant moi que je m'apprêtais à dépasser. J'indique à mon ouvreur que le side va arriver sur lui très vite.... et l'écho dans le scala me répond "Jamais il me doublera - fin de communication". Je retrouve ma voix à l'intersection 30 km plus bas ! le side-car n'aura pas eu le loisir de doubler ma fusée qui s'est fait un gros plaisir si exceptionnel quand nous roulons ensemble.
Nous replongeons dans la civilisation dont les villages ont grossi, les routes sont devenues très très fréquentées. Nous approchons d'Andorre la vieille. Les bouchons nous engluent même en moto, plusieurs de nos congénères devant nous ne parviennent pas à se faufiler. Il nous faudra une grosse demi heure pour localiser l'hôtel dans ce dédale encombré, et encore 1/4 d'heure une fois devant, à réussir à trouver l'entrée du parking contigu à notre logement.
Comme à notre habitude, après une bonne douche et tous les raccordements secteur des appareils électriques mis en charge, nous descendons user nos semelles sur le goudron des trottoirs de "Super centre commercial" pour faire quelques emplètes, quelques clichés, quelque repérage du dîner de ce soir et nous désaltérer.
Nous nous poserons dans un petit resto proposant du cochonillo et du cabri de 7heures... miam
L'étape dans Andorre n'était pas nécessaire, un grand centre commercial plutôt qu'une ville typique, un hôtel 4 étoiles proposant des chambres à l'heure et des leaflets dans le hall indiquant les prestations supplémentaires de type massage spécial... tout indique que la ville bling-bling est maintenant un lieu de passage d'un certain tourisme. J'avoue que cela m'a dérangé.
Demain nous retrouvons la France. C'est la fin des vacances !
Quotidien de route 13 - MENDE l'innatendue
L'étape est énorme pour une dernière. J'ai ajouté pleins de passages souhaités à l'iti de base, et l'inconnu restera de savoir si on aura le temps de tout faire. Peu importe, nous avons une journée de rab, l'hôtel de ce soir n'est pas réservé, ce qui nous donne aucune contrainte de temps à respecter. Nous nous arrêterons là où la fatigue nous indiquera quand nous poser. L'essentiel est de passer Millau aujourd'hui parce que demain, ils annoncent de la pluie. Et je Veux voir voir l'ombre jouer de la harpe à travers les fils tendus.
Nous quittons donc Andorre, sans aucun remords. Fin de l'andorre, Pas de la Case : boff boff les cubes colorés. Viiiitte l'air pur des montagnes....
Les petites routes pyrénéennes sont à nous (en fait nous partageons l'asphalte avec quelques cyclistes) dans 10 jours cette route sera envahie de camping car, de banderoles publicitaires, de bob Evian et Cochonou.
Mais pour l'instant les seuls témoins de notre ascension sont les vrais troupeaux de bovins
et voici le sommet du col de Pailhères. Quel panorama et quel décor où s'ébattent librement les traits.
La descente sera aussi sinueuse. Non seulement les épingles seront très nombreuses et serrées mais certaines seront quelque peu encombrées de bouchons impromptus : sans klaxonner dans cet embouteillage, tout doucement on se faufilera entre la jument allaitant et l'intérieur du virage.
Les plaines de la vallée sont envahies de troupeaux mélangés la route serpente autant que la rivière zébrant la prairie
les torrents ressemblent à des machines à laver en mode Karcher
et d'ailleurs en contrebas, la force de l'eau a été trop puissante : l'Aude est sortie de ses canaux et les sacs de sable essayent encore de lutter ici ou là.
Nous nous abritons du soleil dans les gorges de st georges
puis celles de Galamus
A certains endroits il nous a fallut baisser la tête, d'autant que la Gopro était sur le casque...
Le vent aussi était déroutant dans ce canal à courant d'air, nous flanquant des claques à chaque virage. Nous n'avons croisé aucun véhicule et d'ailleurs la route était tellement étroite que je ne vois pas comment on aurait pu faire avec une voiture arrivant en face?
petite pause déjeuner en bordure de rivière
traversée de la campagne où travaillent les funambulles
des hommes qui relient les hommes :
région des lacs : les abords des rivières sont plutôt marécageuses. Le passage à gué ce sera pour un autre jour....
Encore un pont traversé dans un village, nous laissant l'opportunité de faire de jolies prises de vue au dessus de la rivière.
Et nous voici à la dernière épingle plantée sur la carte papier de notre parcours 2013 :
Le pont à haubans le plus long du monde :
je n'ai pas autant frissonné qu'en traversant Rion/antirion l'année dernière, qui est un double haubanné en semi éventail, comme le pont de Normandie, en passant entre les câbles, on est à l"intérieur de la structure. Celui de Millau est un hauban central. La toile d'araignée est beaucoup moins spectaculaire, quand on roule sur le tablier on ne roule qu'à côté de son profil. Une fois sur l'autre rive du Tarn on peut sans conteste apprécier la prouesse de l'architecture.
L'étape bien que conséquente du haut de ma vision du matin s'est réalisée sans stress, tranquille et sans aucune préoccupation que de se laisser porter au gré du bitume, pour profiter à fond de notre dernière vraie journée de vacances. Le temps n'a que peu d'importance.
Mende, 19H00 il est temps de chercher un logis. Le hasard nous aura guidé jusqu'à un petit paradis. Classé d'abord dans catégorie inabordable, il y a une grande terrasse en gravier pour y stationner nos sherpas à l'abri. Je rentre pour demander la dispo et le premier prix d'une chambre, l'hôtel semble déjà bien plein, et nous garer là n'est pas envisageable pour l'hôtesse d'accueil nous demandant quelques instants en coulisse pour lui permettre d'interroger le directeur de l'établissement, qui essaiera tout d'abord de nous trouver une place au sous sol, malgré l'entrave d'un échafaudage, puis admettant que ce n'était pas la meilleure solution, nous installe sur la terrasse. Il se dirige ensuite avec nous à l'accueil et demande à son hôtesse la clé de la 10! vous y serez bien.
Rien que le dernier étage d'une l'aile de l'hôtel (suite à 160 € payée 75). On y accède par un escalier déjà privé. l'appartement se divise en 4 espaces. Un hall d'entrée en haut des escaliers faisant office de bureau, une chambre à 1 lit, une belle salle de bain au bout de ce couloir, et de l'autre une grande chambre
dont la baie vitrée donne sur le toit terrasse :
L'hôtesse nous pressera un peu pour rejoindre le restaurant de l'établissement nous mettant en garde sur l'arrivée d'une grande tablée pour 20H30 risquant d'allonger le temps de service. Après une bonne douche, nous rejoindrons la salle, ici aussi c'est le directeur de la maison qui nous accueille. Il ne sera pas avare d'explications sur les travaux réalisés dans sa boutique ! En semaine à Mende, seuls les voyageurs de commerce de passage ou les gens du coin suffisent à remplir l'ensemble des tables. Il n'est plus permis de douter de la qualité du repas à la hauteur de la réputation de l'endroit.
La soirée s'achèvera par un tour digestif entre les vieilles pierres du centre ville,
découvrant ici l'enseigne inquiètante de la pharmacie "dragon et serpent"
et le clocher de 500 ans de la cathédrale en cours de restauration
Superbe journée venant clore nos vacances 2013. Un circuit complet de 6300 km construit encore une fois sur la base de routes blanches agrémentées de points de passages recommandés selon les indications d'une poignée de contacts, de recherches sur la toile, zoomage sur google-earth, exploration des replis figurant sur les cartes papier. Nous sommes des dynamos nous rechargeons nos batteries en roulant c'est comme ça que nous concevons nos vacances.
Une dernière image prise en mode furtif de la petite route reliant Mende à l'autoroute :
Le Voyage existe déjà dans ses préparatifs
Le Voyage se vit une fois la clé de contact tournée
Le Voyage renaît sous l'écriture de son contenu.