page 15 – dikili alexendropouli – changement de continent

L’étape ne représente que 400 km ce jour mais nous avons deux éléments dont nous n’avons pas la maitrise : le ferry pour le passage des Dardanelles et la douane.

La forme n’est pas au beau fixe ce matin, ma crampe au mollet me titille et la position de ma jambe une fois en selle n’améliore pas les choses. De plus une douleur abdominale se fait ressentir sournoisement.

Nous quittons l’hôtel de bonne heure et avons demandé la veille que notre petit déjeuner soit servi pour 7H30. La serveuse arrive en se pressant elle est en retard et nous trouve déjà autour des motos a charger une partie des sacs. Elle se dépêche de nous préparer le thé. Puis une fois sur le départ, elle nous scotche. Trifouille mon casque. Puis me demande ou nous allons. Le lui propose de voir les cartes sur les caisses. Elle embarque mes affaires pour me suivre. Elle est complètement excitée à l’idée de notre parcours. On lui propose de venir avec nous. Elle rit et ne montre aucune hésitation à son désir de partir à l’aventure avec nous. Elle fera même mine de monter derrière Philippe.

La symbolique que je représente en tant que motarde dans ce pays pour les femmes turques est complètement irréelle. Une femme suffisamment libre pour se permettre des rêves d’indépendance.

La Turquie a un gout paradoxal pour moi : autant les hommes ne représentent que le côté mercantile à toujours essayer de vous vendre quelque chose. Ils sont toujours à l’affut de la prochaine occasion de vous faire dépenser plus d’argent autant les femmes sont douces, attentionnées,  elles donnent sans compter. Et quand vous les quittez la séparation est toujours émouvante, soit elle vous serre sur leur poitrine, soit elles vous font signe en portant le point sur le cœur.

Première station en sortant du village vérification des pressions et le pneu arrière de la GS manque considérablement de souffle : la réparation effectuée avant de partir, est en train de lâcher. Bon ben on sort le matos et Philippe repose une mèche. Pendant que des militaires de la gendarmerie essayent d’engager la conversation. Ils ne parlent pas un mot d’anglais, alors je sors le translator lui fait voir son fonctionnement et il se met à tapoter pour nous écrire : bienvenue.

Sur la route nous sommes une nouvelle fois arrêtés par la police cette fois ci c’est pour vérifier les permis de conduire.

Depuis notre entrée en turquie, nous aurons été contrôlés 3 fois par les policiers, et 1 fois par l’armée !

L’embarquement sur le ferry est immédiat.

 

Et 20 minutes après nous larguons les amarres pour une traversée d’un peu plus d’une demi-heure. Le débarquement se fait très hâtivement et le GPS de Philippe nous entraîne dans une rue non revêtue, nous tombons encore en plein chantier. Seulement cette fois ci il nous faut passer dans le sable. Ça passe. Mais une sois le chantier traversé, le GPS nous demande de faire demi tour. Le retour ne se fera dans les mêmes conditions les deux dondons se mettent à dandiner c’est une pure frayeur mais on est repassé.

On retrouve notre chemin et maintenant direction la frontière.  Dans les villes et villages les minarets se font maintenant plus discrets,

Cette frontière est une vraie frontière. Il y règne une ambiance tendue. Entre les turcs et les grecs, les amours ne sont pas au beau fixe. Il en résulte des douaniers moins que sympathiques. Il nous faudra une grosse demi-heure pour nous acquitter de toutes les formalités.

Nous voici maintenant en Grèce : dans les villes et les villages environnant, doucement les minarets côtoient les églises orthodoxes.  Une fois posés à l’hôtel, nous ressortons pour nous imprégner de l’atmosphère de ce pays. Ici les hommes ont le droit de boire dans la rue. Et nous entendons des femmes rire aux éclats. Cela fait une semaine que le rire est absent des visages féminins !